LE LEGS :

proverbe dramatique de Louis Carrogis, dit Carmontelle.

PERSONNAGES
JULIE, 20 ans.
VICTORINE, 18 ans, sœur de Julie.
UN FACTEUR.
FANCHON, vieille servante.
Mme FONTANGE, revendeuse à la toilette.

La scène est en province, chez les demoiselles Valmont ; il est
dix heures du matin. Le théâtre représente une salle basse :
table, canapé et petit metier de tapisserie.


SCÈNE I.
JULIE, seul ; elle est assise et achève de monter un bonnet.

Il faut pourtant que je sois bien complaisante : Mlle Victorine dort à son aise la grasse matinée, et je la passe, moi, à monter son bonnet... Ma tapisserie n'avance point pendant ce temps-là... La pauvre fille ! depuis qu'elle sait qu'un de nos oncles nous a légué cent mille écus, et que cette somme arrive sur un vaisseau, la tête lui a tourné : elle ne songe qu'à se donner des airs; elle imagine mille manières de dépenser cet argent, toutes plus extravagantes les unes que les autres. Reprenons notre ouvrage. (Elle s'approche du métier de tapisserie et travaille.)

SCÈNE II.
JULIE, FANCHON.

FANCHON, pleurant.
Mademoiselle ?

JULIE, travaillant sans la regarder.
Fanchon, ma sœur est-elle éveillée ?

FANCHON.
Oui, Mademoiselle, je viens de lui porter son chocolat.

JULIE, levant les épaules.
Dans son lit, sans doute ? (Regardant Fanchon.) Qu'as-tu donc à pleurer ?

FANCHON.
Dame, si je pleure, c'est que j'en ai sujet : depuis vingt ans que je sers dans la maison, et sans reproches, Dieu merci, me voir donner comme ça mon congé, ça n'est guère gracieux.

JULIE.
Ton congé ? et qui est-ce qui te congédie ?

FANCHON.
Eh ! mais c'est Mlle votre sœur : à cette heure qu'elle dit qu'il lui est venu de l'autre monde de quoi faire la grosse dame, elle ne veut plus de mon service, il lui faut une femme de chambre.

JULIE.
Ma sœur est une folle : elle prendra, si elle le veut, une femme de chambre ; mais je te retiens, moi, entends-tu ? tu seras à mon service.

FANCHON.
Bon ! je ne servirai plus que vous toute seule ?

JULIE.
Non, Fanchon.

FANCHON.
Ah ! que je suis contente ! tenez, ma bonne demoiselle, si je pleurais, c'était de vous quitter, car vous êtes si douce, si bonne...

JULIE.
C'est bien, Fanchon : va, retourne-t'en dans ta cuisine, fais bien ton ouvrage, tu n'auras affaire qu'à moi.

FANCHON.
Mlle votre sœur m'avait donné bien des commissions, mais je ne les ferai qu'avec votre permission, da...

JULIE.
Quelles sont ces commissions ?

FANCHON.
Ah ! ma foi, il y en a tant et tant que je ne m'en souviens plus : elle les a toutes griffonnées sur ce morceau de papier-là. (Elle donne un papier.)

JULIE.
Donne ; je crois que voilà qui contient de jolies choses. (Elle lit.) «Passer chez Jolibois et lui demander où en sont mon carrosse et mes deux berlines doublées de velours d'Utrecht. — Chez M. Jacquinot, procureur, et le prier d'arrêter pour moi le prix de la maison de Beauregard. — Chez M. Doré, joaillier, etc.» Oh ! ciel ! que d'extravagances ! ma pauvre sœur a tout à fait perdu l'esprit.

SCÈNE III.
VICTORINE, JULIE, FANCHON.

VICTORINE entre en déshabillé.
Bonjour, ma petite sœur : que je te conte le rêve le plus charmant...

JULIE.
Oui, je crois que tu rêves de belles choses.

VICTORINE, avec transport.
Je t'en réponds : imagine-toi, ma petite sœur, que notre vaisseau était arrivé chargé de richesses immenses. J'étais là présente, comme tu dois le penser ; oh ! ma chère sœur, quel plaisir ! jamais, jamais on n'a vu tant d'or. Le vaisseau en était rempli... Et puis c'était la mine des gens du vaisseau, matelots et passagers, qui était divertissante... Mon or et moi partagions leur admiration et leur respect. Dieu sait avec quel air de dignité je soutenais mon nouveau rôle : enfin j'étais sur le point de fendre la presse de ces importuns et de faire enlever ma fortune...

JULIE, riant.
Lorsque tu t'es éveillée, n'est-ce pas ?

VICTORINE.
Oui, cette misérable Fanchon a ouvert la porte de ma chambre, et je me suis éveillée en sursaut. Oh ! je crois que je l'aurais bien battue.

JULIE.
Effectivement, il est désagréable de se réveiller en pareille circonstance : si je n'étais que de toi, j'irais me coucher pour achever mon rêve.

VICTORINE.
Ne pense pas rire ; j'étais si contente que je souhaiterais de tout mon cœur dormir ainsi pendant toute ma vie.

JULIE, à Fanchon.
Fanchon, allez dans votre cuisine.

FANCHON.
J'avais oublié de demander le bonnet de Mlle Victorine.

JULIE.
La voilà elle-même pour le demander.

VICTORINE.
À propos de mon bonnet, tu ne l'as sûrement pas monté, ma petite sœur : laisse-le jusqu'à tantôt, je t'en prie.

JULIE.
Pourquoi donc ? tu me pressais tant !

VICTORINE.
Bon ! est-ce que tu ne vois pas que je ne puis plus mettre une pareille guenille ? la dentelle ne vaut que six francs ; on doit m'en apporter à l'instant à quatre louis.

JULIE.
À quatre louis !

VICTORINE.
Oui, ma bonne amie, j'en aurai pour le bonnet et pour deux paires de manchettes à trois rangs.

JULIE.
Bon Dieu ! et où prendras-tu pour payer tout cela ? nos revenus sont modiques, et jamais notre tuteur ne voudra donner cet argent-là.

VICTORINE.
Ne t'inquiète pas, va, j'ai bon crédit.

JULIE.
Mais enfin il en faudra toujours venir à s'acquitter.

VICTORINE.
Oui, et ces cent mille écus qui nous viennent du legs de notre oncle, nous ne sommes que deux pour les partager, est-ce qu'ils ne me mettent pas dans le cas de fournir à ces dépenses ?

JULIE.
Hum ! c'est tout au plus : si tu continues, cela n'ira pas loin : un carrosse, deux berlines, une maison de campagne, que sais-je, moi ? de ce train-là, ce legs sera bientôt mangé.

VICTORINE.
Que veux-tu dire, un carrosse, deux berlines, une maison de campagne ?

JULIE.
Oh ! c'est que je présume qu'il faudra de tout cela à une grande dame comme toi, mais notre tuteur ne sera peut-être pas de cet avis, et malheureusement ces fonds-là seront un peu de temps entre ses mains.

VICTORINE.
Il faudra bien que notre tuteur entende raison : si je suis riche, je veux me sentir de mon bien ; mais je vois que cette sotte de Fanchon t'a parlé. (À Fanchon.) Qu'est-ce que vous faites ici, ma mie ?

FANCHON.
J'attends la fin de votre rêve, Mam'selle ; il est si joli !

VICTORINE.
Mais, voyez cette impertinente, vous devriez être dehors, ma bonne : je vous avais dit que nous n'avions plus besoin de vous.

FANCHON.
Aussi ne vous appartiens-je plus, non : je ne suis plus qu'à Mlle votre sœur, toute fine seule, afin que vous le sachiez.

JULIE.
Fanchon, encore une fois, allez à votre cuisine ! (Fanchon sort en faisant la mine à Victorine.)

SCÈNE IV.
VICTORINE, JULIE.

VICTORINE.
Quoi ! tu gardes cette vieille salisson-là ?

JULIE.
Sans doute, pourquoi non ?

VICTORINE.
Tu n'as pas de raison, ma sœur : pour moi je ne veux plus de cette figure, fi donc ! c'est bon pour servir dans une auberge.

JULIE.
Tu feras comme tu voudras ; pour moi j'en suis contente : elle est fidèle, soigneuse, intelligente, ce sont des qualités impayables chez ces sortes de gens ; en conséquence je la garde. D'ailleurs c'est un vieux domestique qu'il y aurait de la barbarie à renvoyer maintenant.

VICTORINE.
Quoi ! tu ne veux pas entendre que, dans notre état présent, cette fille ne nous convient point ? Cela saute aux yeux pourtant, car enfin nous sommes pour faire une certaine figure actuellement : il faut nous monter sur un certain ton, nous ne pouvons nous dispenser d'avoir chacune une femme de chambre, et puis une cuisinière et une bonne grosse fille pour tout le tracas fatigant du ménage.

JULIE, riant.
Et quand tu auras ton carrosse et tes berlines, il en faudra bien d'autres.

VICTORINE, d'un air piqué.
Je le compte bien aussi : j'ai déjà arrêté une femme de chambre pour moi c'est une grande brune, assez jolie, les yeux vifs, fort bien mise ; elle sort de chez une présidente qui l'a renvoyée parce qu'elle plaisait trop à son mari.

JULIE.
En vérité, ma sœur, je craindrais qu'on ne t'entendît : tu passerais pour folle achevée, au moins. Cet état florissant, cette fortune considérable qui nous met dans le cas de faire la figure la plus brillante, où tout cela est-il ? Sur l'eau ; du reste rien de plus médiocre que nos biens.

VICTORINE.
Mais est-ce que cela peut nous manquer ?

JULIE.
Mais si le vaisseau fait naufrage !

VICTORINE.
Oh ! si... si... si la maison tombe, nous serons écrasées ; tu n'as que des malheurs à prévoir !

JULIE.
Ma chère sœur, parlons raison, si tu veux l'entendre : cette fortune qui t'enchante, qui te met hors de toi-même, n'est pas encore arrivée, il peut même se faire qu'elle n'arrive point, car tu as beau dire, cela est très possible ; quel inconvénient y aurait-il pour toi de te mettre en état de t'en passer ? Aucun, je pense : tu n'en sentirais pas moins le prix lors de son arrivée. C'est le parti que j'ai pris : la nouvelle de ma fortune ne m'a point aveuglée, je n'ai point changé mon premier genre de vie ; si nos espérances se trouvaient trompées, je ne serais point sans ressource, et mon économie me tirera toujours d'affaire. Je ne peux te dissimuler, ma chère sœur, qu'il en est bien autrement à ton égard. Dieu veuille que tu n'aies jamais lieu de t'en repentir.

VICTORINE, bâillant.
Ah ! finis donc, tu me fais bâiller, tu as le talent de voir d'une manière sombre et triste les objets les plus riants.

JULIE.
Mais enfin que t'aurait-il coûté d'attendre l'arrivée de ce vaisseau avant que de t'engager ainsi dans toutes sortes de dépenses ?

VICTORINE, avec vivacité.
L'impatience de jouir... On ne peut être heureux assez tôt ni assez longtemps.

SCÈNE V.
VICTORINE, JULIE, FANCHON.

FANCHON, à Julie.
Il y a une femme là-bas qui porte une boîte sous son bras : faut-il la faire entrer, Mademoiselle ?

JULIE.
Oui, Fanchon. (À Victorine.) C'est probablement à toi qu'on en veut.

SCÈNE VI.
JULIE, VICTORINE, Mme FONTANGE, portant un carton sous le bras.

Mme FONTANGE, faisant une profonde révérence.
Votre servante, Mesdemoiselles : laquelle de vous deux, s'il vous plaît, est Mlle Victorine Valmont ?

VICTORINE, sans se lever, d'un air négligent.
Je sais ce que c'est : vous êtes la veuve Fontange, sans doute ; apportez-vous mes dentelles ?

Mme FONTANGE.
Oui, Mademoiselle. (Elle ouvre le carton et en tire les dentelles.) Vous pouvez vous vanter d'avoir là ce qu'il y a de plus distingué. J'en portai l'autre jour de pareilles à la veuve d'un caissier, parce qu'une femme de condition les avait trouvées trop chères, aussi me furent-elles payées cent francs.

JULIE, examinant les dentelles.
Voilà qui est vraiment magnifique.

VICTORINE.
Cela suffit ; Mme Fontange vous pouvez les laisser, le prix est arrêté à quatre louis.

Mme FONTANGE.
Hélas ! ma chère demoiselle, c'est marché donné, j'y perds, en vérité ; mais, pour obliger une aimable personne comme vous, qui m'a promis sa pratique, il faut faire des efforts, et puis j'espère que vous me dédommagerez une autre fois.

VICTORINE.
Oui, oui, allez, ma chère, je vous assure que vous trouverez en moi une de vos meilleures pratiques... Vous pouvez laisser vos dentelles, vous dis-je, je les prends.

Mme FONTANGE.
J'entends bien, Mademoiselle, mais... de l'argent ?

VICTORINE.
Ne soyez pas inquiète, cela vous sera payé dans quelques jours.

Mme FONTANGE.
Dans quelques jours ! (Elle renferme ses dentelles.) Oh ! Mademoiselle, je ne peux pas attendre, je suis une pauvre femme qui vis au jour la journée, voyez-vous, et puis qui est-ce qui me répondra de ma marchandise ?

JULIE, à part.
Que voilà qui est bien fait !

VICTORINE, se levant.
Mais, ma chère Mme Fontange, vous n'y pensez pas ; je suis bonne, je crois, pour payer vos dentelles, et le temps que je vous demande n'est pas long.

Mme FONTANGE.
Eh ! mais, bonne, si vous voulez, je n'entre point là-dedans, moi ; toujours est-il que je ne peux vous les laisser à crédit, que vous ne me donniez un bon répondant.

JULIE, à sa sœur.
Laisse cela, ma sœur : cette femme va d'impertinences en impertinences et elle est décidée à remporter ses dentelles.

VICTORINE, à Julie, vivement.
Mademoiselle, mêlez-vous, s'il vous plaît, de vos affaires. En vérité, Mme Fontange, cela est bien mal à vous ; nous allons toucher incessamment un legs de cent mille écus qui nous vient d'un oncle qui avait fait une fortune considérable dans les Indes.

Mme FONTANGE, froidement.
Il est vrai qu'il y a un peu de temps que j'en ai entendu parler, mais cela ne vient guère vite.

VICTORINE, avec vitesse et s'approchant de Mme Fontange.
Eh ! si, ma bonne, cet argent arrive sur un vaisseau, nous l'attendons de jour en jour ; vous ne pouvez manquer d'être payée.

Mme FONTANGE.
Oh ! bien, je vous garderai les dentelles : faites-moi avertir dès que le vaisseau sera arrivé.

VICTORINE, caressant d'un air suppliant.
Ma chère Mme Fontange, je suis morte si je ne porte pas dimanche ces dentelles : j'en ai parlé à quelques amies qui s'attendent à me les voir et qui me désespéreront si je ne les ai pas... Vous rêvez.

Mme FONTANGE.
Oui, je rêve ; mes dentelles me reviennent à plus de quatre louis ; après cela comment les donner à crédit, et à perte encore ?

VICTORINE, vivement.
Eh ! qui est-ce qui vous dit de les donner à perte ?

JULIE.
Madame Fontange, ces dentelles-là sont belles, mais franchement vous les portez au-delà de leur valeur.

Mme FONTANGE, d'un air dédaigneux.
Au-delà de leur valeur ! des dentelles comme celles-là ? Vous êtes connaisseuse, à ce qu'il me parait. Au-delà de leur valeur ! Est-ce qu'on veut voler le monde ? est-ce qu'on n'a pas un honneur à garder ? (Elle fait mine de s'en aller.)

VICTORINE, l'arrêtant.
Eh ! mon Dieu ! laissez-la dire, c'est à moi seule que vous avez affaire. (À Julie.) Ma sœur, je vous avais priée de nous laisser tranquilles.

Mme FONTANGE, revenant.
Mais, Mademoiselle, je songe que je ne puis me tirer honnêtement qu'eu les laissant à quatre louis et demi... Oui, de cette façon-là, je puis vous les donner à crédit pendant quelques jours.

SCÈNE VII.
JULIE, VICTORINE, Mme FONTANGE, UN FACTEUR.

LE FACTEUR, donnant une lettre.
À Mlle Valmont l'aînée ; dix-huit sous.

JULIE, prenant la lettre.
De Lorient : voilà des nouvelles sûrement, je reconnais l'écriture de notre correspondant. (Au facteur, en le payant.) Tenez, mon ami. (Le facteur s'en va.)

SCÈNE VIII.
JULIE, VICTORINE, Mme FONTANGE.

Julie parcourt la lettre. Victorine la lui prend avec vivacité.

VICTORINE.
Donne que je la lise, ma sœur.

JULIE, tristement.
Tiens, va, je l'avais presque prévu.

VICTORINE, après avoir lu quelques lignes.
Ah ! ciel ! tous est perdu. (Elle se jette sur un canapé, la tête penchée sur ses mains, dans l'attitude de la douleur la plus profonde.)

JULIE.
Eh bien !... la folle !... voyez le bel état !... Maudit amour du luxe ! je n'aurais jamais cru qu'elle se fût affectée à ce point-là.

Mme FONTANGE, à part.
Voilà les cent mille écus à vau-l'eau, allons-nous-en. (Elle s'esquive.)

SCÈNE IX, et dernière.
JULIE, VICTORINE.

VICTORINE, pleurant.
Ah ! ma chère sœur ! me voilà perdue, ruinée, anéantie ! Comment cela s'est-il pu faire ?

JULIE.
Rien de plus simple : le vaisseau a fait naufrage à la vue du port, et la mer a englouti notre fortune.

VICTORINE.
Comme tu contes cela tranquillement ! Ah ! ciel !... après un coup pareil conserver son sang-froid !... Mais tu as raison, tu te tireras toujours d'affaire... C'est moi, malheureuse que je suis !... c'est moi seule que ceci regarde... Ah ! mon Dieu ! je n'y survivrai pas. (Ses pleurs redoublent.)

JULIE.
Eh bien ! eh bien ! tu ne deviendras donc jamais sage ? allons, ma chère sœur, tire profit de ce malheur, qu'il te serve à te corriger : console-toi, tu n'es pas plus à plaindre que moi ; nous vivrons ensemble tant que tu voudras : notre fortune, toute médiocre qu'elle est, avec de l'économie, suffira pour nous tirer d'affaire toutes deux très honnêtement : je ne te demande seulement que de déposer tes grands airs, nous sommes hors d'état de les soutenir. Voilà un petit mémoire de dépense qui est le comble de l'extravagance ; je crois que tu n'y songes plus. (Elle donne le mémoire à Victorine qui le déchire sans le regarder.) Du reste je te dispense de me seconder, ce serait trop exiger, tu n'y es pas encore accoutumée : tu feras, si tu veux, pour cela quelques efforts. (Victorine, ne trouvant point d'expressions pour remercier sa sœur, se jette à son cou et l'embrasse les larmes aux yeux.) Que ceci te serve de leçon. Deviens plus sage et je suis contente ; souviens-toi bien que c'est avec raison que le proverbe dit : L'homme propose, Dieu dispose.

FIN.

[Salisson, terme bas et populaire qui se dit d'une petite fille mal-propre.]


[Notes]

1. Source : Carmontelle, Vingt-Cinq Proverbes Dramatiques, Paris, Rion, 1878 ; par erreur, l'éditeur y attribua cinq de ces proverbes à d'autres auteurs, dont Louis-François Archambault, dit Dorvigny.

2. Transcription par Dr Roger Peters [Home Page (en anglais)].
[Février 2008]