TROMPERIES DES PRÊTRES ET DES MOINES DE L'ÉGLISE ROMAINE,... [EN ITALIE] [Un traité antipapiste du pasteur Gabriel d'Émilliane ; publié par Acher, Rotterdam, 1693 ; transcrit avec l'orthographe actuelle par Dr Roger Peters.]

Introduction
De temps immémorial, l'Angleterre a adopté le principe de cuius regio, eius religio — tel prince, telle religion. Néanmoins, depuis l'établissement de l'Église anglicane par le roi Henri VIII en 1531 — pour des raisons d'État plutôt que par conviction religieuse — il serait juste de dire que les Anglais n'ont jamais entièrement accepté leur monarque en tant que catholique ; en effet, depuis la Déclaration des droits de 1689 (consolidée par la Loi de succession de 1701), aucun catholique n'a eu la possibilité d'acceder à la couronne.

Cette antipathie pour le catholicisme a destiné, en règle générale, un accueil favorable pour des traités «antipapistes», depuis la parution en 1563 du Livre des martyrs de John Foxe jusqu'au début du vingtième siècle. L'exemple présenté ici mérite toute l'attention de l'amateur de l'Histoire, et ce pour au moins trois raisons notables :

D'abord, celui-ci parut à un temps particulièrement changeant : afflux des Protestants français en Angleterre après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, vœu des Grands pour un monarque protestant, Guillaume d'Orange, plutôt que le roi catholique Jacques II à la suite de la publication en 1687 de la Déclaration d'indulgence (aussi connue comme la Déclaration pour la liberté de conscience). Deuxièmement, Gabriel d'Émilliane (c. 1655-1714) pose plusieurs points qui sont aussi pertinents aujourd'hui que lorsqu'il les écrivit. Troisièmement, tout à l'opposé des écritures virulentes de son quasi-contemporain Antonio Gavin (c. 1689-1750), lui aussi un prêtre catholique qui rompit un covenant éternel avec Dieu lorsqu'il se convertit au protestantisme, Émilliane parle d'un ton mesuré et nuancé.

Dans cette transcription, j'ai essayé de résoudre la pléthore d'anomalies textuelles, standardisé l'orthographe et la typographie, divisé le traité en parties (c'est-à-dire les huit lettres soi-disant adressées au comte de Portland), et discrètement ajouté çà et là quelques bribes d'informations supplémentaires. [L'itinéraire, établi pour cette transcription, n'est donné qu'à titre indicatif, car l'auteur fait une digression en innombrables occasions ; de plus, son voyage à Naples est le sujet d'un autre livre.]

La transcription complète (dcon10frc.htm : 620 kB ; format A4, 90 pages ; 1 carte) est aussi disponible soit en textes séparés comme une archive zippée (dcon10fr.zip ; 245 kB) soit à l'instar des fichiers présentés ci-dessous.

1° L.
Des reliques, etc. [11 pp.]
Paris → Flavigney → Dijon → Cîteaux → Saint-Laurent → Mont Cenis → Suse.
2° L. De l'esprit de vengeance du clergé de Rome, etc. [10 pp.]
Suse → Turin → Gênes.
3° L. Des hôpitaux et des pèlerins d'Italie, etc. [13 pp.]
Gênes → Sestri → Lucques → Pise → Florence → Mont Alverne.
4° L. D'un voyage à Lorette, etc. [14 pp.]
Mont Alverne → Urbania → Fossombrone → Fano → Lorette.
5° L. Des fêtes et des confréries d'Italie, etc. [14 pp.]
Lorette → Rome.
6° L. Du déplorable abus qui se fait de la prédication en Italie, etc. [11 pp.]
Rome.
7° L. Des processions d'Italie, etc. [12 pp.]
Rome → Radicofani → Sienne → Florence → Bologne.
8° L. De la corruption des prêtres et moines italiens dans leurs dévotions et dans leur morale, etc. [10 pp.]
Bologne → Naples → Venise → Milan → Campodolcino → Genève [→ Allemagne].

[Notes]

1. Gabriel d'Emilliane, Histoire des tromperies des prestres et des moines de l'Eglise romaine, où l'on découvre les artifices dont ils se servent pour tenir les peuples dans l'erreur. Et l'abus qu'ils font des choses de la religion. Contenues en huit lettres ; Ecrites par un voyageur pour le bien du public, Rotterdam, Acher, tome I et tome II, 1693 ; le dédicataire est «Monseigneur de Bentin, Comte de Portland», c'est-à-dire William Bentinck (1649-1709), et l'avant-propos au lecteur est signé «G. D'E. E. A. P.», qui représente «Gabriel d'Emilliane Ecclesiae Anglicanae Presbyter» (pasteur de l'Église anglicane). Cette première édition publiée en français est une traduction fidèle de l'original en anglais : Gabriel d'Emilliane, The Frauds of Romish Monks and Priests,..., Londres, Clavell, 1691.

2. Carte d'Italie, avec indication des villes et villages visités :

Carte d'Italie

3. Voici quelques détails biographiques sur Gabriel d'Émilliane, à en croire le susmentionné traité :

(8° L.) «... en France où j'ai reçu mon éducation...» ;

(Au lecteur) «... Ayant été prêtre séculier dans l'Église romaine...» ;

(1° L.) «... J'étais allé voir un de mes frères qui était religieux de cette abbaye [Saint-Bénigne à Dijon]...» (D'après la preuve interne, ce rendez-vous s'est produit en automne 1680.) ;

(5° L.) «... J'ai demeuré sept ans dans ce pays-là [Italie]...» ;

(4° L.) «... Alors avec un fer je rompis un morceau de la muraille [de la Sainte Maison de Lorette] et l'emportai avec moi. J'ai voyagé depuis par toute l'Italie ; j'ai été en France et en Allemagne, et grâces à Dieu, jamais aucun accident fâcheux ne m'est arrivé...» ;

(8° L.) «... J'étais présent lorsque le cardinal [Cesare Facchinetti] ouvrit la lettre...» (Ainsi avant le 31 janvier 1683, lorsque Son Éminence est morte.) ;

(5° L.) «... Pour cet effet je prendrai un de ceux que j'ai vus dans la célèbre abbaye de San Michele in Bosco à Bologne, où j'ai enseigné pendant deux ans... La fête arrivait à un jeudi [le 19 août 1683, en Italie]...» ;

(8° L.) «... Étant à Venise... je me vis pourvu de trois petits bénéfices dans trois églises différentes... Après trois ans de séjour que j'y fis,...» ;

(8° L.) «... J'ai eu d'autres emplois en Italie, et en Allemagne,...» ;

(3° L.) «... Et lorsque je traversai l'Allemagne pour venir en Angleterre,...»

(7° L.) «... Il en arriva un grand inconvénient à Mayence du temps que j'y étais...» ;

(6° L.) «... Après quoi je m'aperçus que ces Jésuites entreprirent de me faire quitter Londres. Pour cet effet, comme ils ne pouvaient pas l'executer ouvertement par la force, et que je me tenais fort sur mes gardes, ils mirent à mes trousses un grand nombre de coupe-jarrets et de filous, qui me suivaient partout pour me surprendre : mais comme je n'allais jamais la nuit dans les rues, ces bons missionnaires ne purent executer leurs desseins ; et la Révolution [de novembre 1688] qui suivit un peu après, les obligea de penser à autre chose...».

4. Et voici plus de détails biographiques sur Gabriel d'Émilliane (c. 1655-1714), abstraits des sources manuscrites ou publiées (à l'origine en anglais, sauf la première ; veuillez noter les diverses orthographes de son nom).

(a) Istoria delle crociate per la liberazione di Terra Santa dal r.p. Luigi Maimburgo della Compagnia di Giesu. Tomo primo. Trasportata dal francese all'italiano da d. Gabriele d'Emilliane, sacerdote parigino, dottore teologo, Venezia, Piazzola, 1684 — «Histoire des croisades pour la délivrance de la Terre-Sainte [2 vol., Paris, Mabre-Cramoisy, 1675-76] du R. P. Louis Maimbourg [1610-1686] de la Compagnie de Jésus. Tome I. Transporté du français au italien du père Gabriel d'Emilliane, prêtre parisien, docteur en théologie» ; l'auteur fait allusion à cette traduction dans la seconde lettre des Tromperies.

(b) Parish and Probate Records (Cantorbéry — Certificats de publication de bans émis par l'archevêque de Cantorbéry, 1679-1694). «Le 11 juillet 1689, Gabriel d'Emilliane, de Saint-Jacques, Westminster, ecclésiastique, célibataire, environ 34 ans, et Mme Mary Vanhack, de Saint-Swithin, Londres, célibataire, environ 26 ans, avec le consentement de son père ; à [l'église de] Saint-Swithin.»

(c) Gabriel d'Emillanne, Observations on a Journey to Naples. Wherein the Frauds of Romish Monks and Priests are Farther Discover'd, Londres, Clavell, 1691 — «Observations sur un voyage à Naples, où les tromperies des prêtres et des moines de l'Église romaine sont découvertes davantage» ; l'auteur fait référence à ce voyage dans la huitième lettre des Tromperies.

(d) Gabriel d'Emillanne, A Short History of Monastical Orders, in which the Primitive Institution of Monks, their Tempers, Habits, Rules, and the Condition they are in at Present, are Treated of, Londres, Clavell, 1693 — «Histoire brève des Ordres monacles, où l'institution primitive des moines, leurs tempéraments, leurs mœurs, leurs règles, et leur présent état sont traités.»

(e) Arthur Tindal Hart, The Curate's Lot — «Le lot du vicaire», Londres, Baker, 1970, pp. 93-98 : «... Vers la fin du [dix-septième] siècle, Gabriel d'Emillanne, vicaire adjoint de [l'église de] Sainte-Marguerite, Westminster, un réfugié protestant français qui était entré dans les ordres anglicans, fut traité fort cruellement par son employeur, le docteur Nicholas Onely, prébendier de l'abbaye de Westminster et 'vicaire responsable' de Sainte-Marguerite. Comme il la présenta plus tard à son ami, l'évêque Lloyd de Worcester, Grand aumônier de l'Angleterre, l'affaire de Gabriel est assez déchirante pour en justifier la citation intégralement.

L'affaire entre le pasteur docteur Onely et Gabriel d'Emilliane son vicaire dans la paroisse de Sainte-Marguerite, Westminster.

Lorsque le docteur Onely m'a désiré, il y a environ quatre ans et demi, d'agir en tant que son vicaire,... [Ensuite la substance de cette exposition mesurée et nuancée d'environ 2000 mots à l'évêque de Worcester, aumônier du roi Guillaume III.] ... Gabriel d'Emilliane*

* Le manuscrit (Lloyd-Baker-Sharp mss. Boîte 4. Liasse W.57) est non daté.»

(D'après la susmentionée exposition, probablement écrite dans le courant de l'année juridique commençant le 25 mars 1700 : le docteur Onely paya d'Émilliane £40 par an, mais il lui factura £12 pour l'usage du presbytère et plus de 30 shillings pour son entretien, et reclama toutes les offrandes monétaires ; ledit docteur se servit la ruse du licenciement implicite pour chasser d'Émilliane et «sa famille de cinq personnes» du presbytère pour la prochaine fête de l'Annonciation ; et l'épouse de d'Émilliane, «une femme maladive», ne put plus enseigner «une petite école de filles» afin d'augmenter l'argent du ménage. — 1 livre anglaise, £1 ou 20 shillings, valait environ 25 livres françaises à cette époque.)

(f) Manuscripts' Catalogue of the British Library : Add. 38175 (Certificats de pénitence, etc. ou pour des mots scandaleux ou pour la conduite contraire aux mœurs, ordonnés par les cours de consistoire (a) de Westminster, du 20 mars 1670 au 11 janvier 1713. ff. l-24 ; (b)...) ; «Emilliane (Gabriel de). Vicaire [adjoint] de l'église de Sainte-Marguerite, Westminster. Certificats de pénitence signés par celui-ci entre 1697 et 1700. Add. 38715 ff. 11, 13, 15, 18.»

(g) Arthur Tindal Hart, op. cit., p. 94 : «... Par la suite, en 1701, il [d'Émilliane] migra à l'Amérique avec l'aide du docteur Bray, délégué pour Maryland de l'évêque de Londres, qui obtient pour lui une allocation de £133 12s. 10d. 'pour sa propre subsistance et pour acheter deux Noirs afin d'approvisionner sa glèbe, puisqu'il a une famille'. Il servit la paroisse de Port Tobacco, Charles County, Maryland, pendant deux ans avant de devenir titulaire de [la paroisse] de Christ Church, Calvert County, où il mourut en 1714.»

(h) The Library of Virginia : Virginia Colonial Records Project, SR 06488 (L'Amirauté : Le compte rendu du Conseil, 7 juin 1700 - 30 juin 1701) : «Samedi. Le 5 avril 1701 (du matin) : Mons. Emilian et son fils Charles d'avoir la traversée dans le vaisseau en partance pour la Virginie.»

(i) Subscription Evidence Record (ID 78262) pour Henry Compton, évêque de Londres de 1676 à 1713 [Source : Bodl., MS Rawl. b. 375 (Subscription Book)] : «Gabriel d'Emilliane, nommé comme ministre dans le Maryland, le 11 avril 1701.»

(j) The Library of Virginia : Virginia Colonial Records Project, SR 07774 (Ordres & Instructions, Commissaires de l'Amirauté : du 9 avril 1701 au 26 janvier 1702) : «Le 17 avril 1701. Ordres au capitaine Moody, commandant du vaisseau Southampton de Sa Majesté... Le même de transporter M. Gabriell D'Emilliane avec son fils Charles à la Virginie.»

(k) Papers of Thomas Bray (Series I : Documents, 1697-1705), Special Collections, University of Maryland Libraries : Box 16 Folder 1 «Un catalogue des livres envoyés avec M. Demilian, le 24 avril 1701, à bord le vaisseau de guerre Southampton, commandé par le capitaine Moody, à destination de la Virginie, pour fonder une bibliothèque à Nangemy dans Charles County, Maryland — (Sujets théologiques. Réception par Gabriel D'Emilliane), 1701» ; Box 17 Folder 1 «Un catalogue des livres envoyé à Nangemy, Charles County, Maryland, par M. D'Emilliane pour y servir au bibliothèque laïque — (37 titres, copies multiples. Réception par Gabriel D'Emilliane), 1701.»

(l) Le révérend William Pusey Painter, The History of Durham Parish, Charles County, Maryland, 1692-1892, Maryland, 1894 : p. 6, «... [le révérend George Tubman] restait responsable jusqu'à 1699, lorsqu'il démissionna. Il fut succédé en 1701 par le révérend Gabriel D'Emilliane, qui eut aussi la responsabilité des deux paroisses [Durham et Port Tobacco], y restant deux années. Vient ensuite le révérend John Frazier...».

(m) Archives of Maryland Online (William Hand Browne, Edward C. Papenfuse, et al. Eds., Archives of Maryland, Baltimore & Annapolis, Maryland, 1883-) :

Volume 24, pp. 288 & 289, Proceedings and Acts of the General Assembly, le 27 juin 1702 : «... le révérend Dr Gabriel D Emilliane Mr Sewell...» ;

Volume 24, pp. 298 & 299, Proceedings and Acts of the General Assembly, le 26 juin 1702 : «... L'humble allocution du clergé de Maryland... Vos serviteurs les plus affectionnés et les plus humbles... Hugh Jones Gabriell D. Emilliane...» ;

Volume 25, pp. 133 & 134, Proceedings of the Council of Maryland, 1702 : «... M. Gabriel D'Emillian, ministre des paroisses de Nangemy et de Port Tobacco... À leurs Honneurs, le président et le conseil de la province de Maryland, ici présents... Plût à vos Honneurs que Gabriel D'Emilliane, pasteur des paroisses de Nangemy et de Port Tobacco dans Charles County, le pétitionnaire le plus humble de vos Honneurs, présente humblement que les susdites paroisses ne peuvent donner la subsistence suffisante pour la responsabilité d'une famille, et ayant éprouvé que le susdit revenu n'est pas suffisant de lui fournir avec les choses nécessaires, si bien qu'il a été obligé de faire dettes de 33 livres [anglaises] en une année, [et] avec sa famille, il était réduit à une condition quasi-affamée l'été dernier... Il sait que certains sont d'avis qu'il peut faire beaucoup de bien parmi les Papistes là, ayant été un ancien prêtre catholique lui-même... Étant très sensible des bonnes qualifications dudit M. D'Emillian, et que les paroissiens sont fort désireux de l'avoir, le conseil ordonna à ladite paroisse de Christ Church de dresser une présentation pour lui...» ;

Volume 25, p. 161, Proceedings of the Council of Maryland, 1703 : «... Que les Quakers et les Papistes soient empêchés d'allécher les sujets protestants de Sa Majesté, Annapolis, le 27 mai 1703... Ministres... Robert Owen... Gabriel D'Emilliane...».

(n) Communication personnelle du révérend Thomas Rightmyer : «La dernière mention [de d'Émilliane dans le registre paroissial de Christ Church] est le 27 décembre 1713, lorsqu'il officia au marriage de John Gudgrace avec Mary Grover.»

(o) Archives of Maryland Online : Volume 29, pp. 459 & 460, Proceedings and Acts of the General Assembly, le 8 octobre 1714 : «... La pétition de plusieurs gentlemen du clergé qui ont officié dans l'absence de M. Gabriel D'Emiliane, feu le ministre de la paroisse de Christ Church dans Calvert County... Et la pétition d'Ann D'Emiliane, sa veuve,... attendu que son feu mari eut la permission de ce conseil, et aussi des marguilliers et des fabriciens de sa paroisse, pour aller à l'Angleterre sur la promesse de d'autres pasteurs d'officier dans son absence... Et maintenant on dit qu'il est naufragé, pour son secours et celui de ses trois enfants [dont Elizabeth, Gabriel et Ann], elle prie humblement que la taxe sur les quarante livres de tabac provenantes de cette paroisse devrait être payée à elle... [le conseil] ordonna au shérif de Calvert County de payer [la taxe de cette année-ci] à ladite curatrice de M. Emiliane... ladite paroisse n'étant pas déclarée d'être vacante avant cet instant...».

(Le veuf Gabriel d'Émilliane épousa en secondes noces Ann Young le 31 janvier 1704 ; sa lignée continuait par les enfants survivants : Ann, qui épousa James Kingsbury fils vers 1725, et Elizabeth, qui épousa John Childs le 31 décembre 1730.)

(p) Communication personnelle du révérend Thomas Rightmyer : «Inventaire de ses biens [d'Émilliane] 1714 (Inv. Accts. Calvert Lib[rary] 36.B folio 79) : Servante £10.0.0, Noir £60.0.0, 2 chevaux & 1 jument £5.0.0, 5 vaches, 1 génise, 3 veaux £12.0.0, 3 truie & 10 cochons £1.10.0, 3 tables & 12 chaises en cuir £3.10.0, pacquet de livres £1.0.0, lit de plume & des meubles £8.0.0, des malles & (?) boîte £1.15.0, Total £291.10.2.»

5. À propos, comme M. David Farrer montra de façon convaincante il y a environ douze ans («The identification of Gabriel d'Emiliane as Antonio Gavin», Bibliographical Society of Australia and New Zealand Bulletin, Queensland, 21, 7-8, 1995), et à la différence de la conviction de beaucoup de catalogueurs, Gabriel d'Émilliane et Antonio Gavin ne sont pas une seule et même personne. La dernière, prêtre espagnol qui se converti au protestantisme peu de temps après son arrivée à Londres de Saragosse vers 1714, fut autorisée d'officier en 1715, imprima son premier sermon en 1716 (Conversion de las tres potencias del alma,...), publia plusieurs traités antipapistes, la plus notamment A Master-Key to Popery,..., Dublin, Grierson, 1724 (traduit en français par François-Michel Janiçon comme Le passe-par-tout de l'Église Romaine ; ou, histoire des tromperies des prêtres et des moines en Espagne, Londres, Stephens, 1726), et servit comme vicaire à Dublin, aumônier à Gibraltar (1733) et pasteur dans diverses paroisses en Amérique coloniale de 1735 jusqu'à sa mort en 1750 (voir John K. Nelson, A Blessed Company: Parishes, Parsons, and Parishioners in Anglican Virginia, 1690–1776, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 2001, passim). Enfin, rien ne preuve que Gavin fit usage d'Emilliane comme pseudonyme.

6. Je suis redevable : à M. David Farrer, archiviste supérieur à l'Université de Monash à Melbourne, pour une copie de son susmentionné article ; à M. Robert Netz, directeur du Centre de recherches sur l'histoire du livre au dix-sept siècle à Lausanne, pour un échange fort fructueux par courrier électronique ; et au révérend Thomas Rightmyer, directeur de l'American Colonial Anglican Clergy Project, pour des détails supplémentaires.

7. R. Peters' Home Page (en anglais).
[Octobre 2006]