LE NOUVEAU GULLIVER OU VOYAGE DE JEAN GULLIVER, FILS DU CAPITAINE GULLIVER [Un roman de M. l'abbé Guyot Desfontaines ; publié par Clouzier et Le Breton, Paris, 1730 ; transcrit avec l'orthographe actuelle et reformaté par Dr Roger Peters.]

Introduction
Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift furent publiés en anglais pour la première fois en 1726, et traduisirent l'année suivante par l'abbé Desfontaines. En 1730, poussa par le formidable succès de sa (quelque peu expurgée) traduction de ceux-ci, il publia le Nouveau Gulliver : non pas comme «une suite» du roman de Swift, affirme Desfontaines, mais plutôt «un autre dans le même genre».

Quoiqu'il en soit, le Nouveau Gulliver peut-être bien mérite l'attention du lecteur moderne, et ce pour au moins une raison particulière : par coïncidence ou non, Desfontaines lança plusieurs ballons d'essai que peuvent être presqu'aussi pertinents aujourd'hui que lorsqu'il écrivit son roman. De plus, à la différence de l'ouvrage de Swift, une appréciation utile de celui de Desfontaines n'exige pas forcement une connaissance des politiques anglaises ou françaises au début du dix-huitième siècle, et jusqu'ici n'a pas attiré un flot apparemment incessant de commentaires. Cela étant dit, l'épître, le préface, la continuation et la lettre (à l'origine à la fin du second volume), ne valent guère la peine d'être lu, du moins en premier lieu : par conséquent, le lecteur ou la lectrice peut-être veut plonger tout de suite dans la première partie.

Dans cette transcription, j'ai essayé de résoudre les petites anomalies textuelles [par exemple : «Cent hommes bien armés,... descendirent dans la chaloupe...» (ma foi, ou ces hommes étaient lilliputiens ou cette chaloupe était brobdingnagienne), «le cap d'Acchamqui» (plutôt que le cap de Quemchi), et ainsi de suite], standardisé l'orthographe et la typographie, divisé son roman en parties, et discrètement ajouté çà et là quelques bribes d'informations supplémentaires.

La transcription complète (dgulfrc.htm : 425 kB ; format A4, 75 pages) est aussi disponible soit en textes séparés comme une archive zippée (dgulfr.zip ; 175 kB) soit à l'instar des fichiers présentés ci-dessous.

Divers : Frontispice (composite des deux volumes). — Épître à Madame la comtesse de ***. — Préface de l'éditeur (soi-disant Desfontaines). — Continuation du traducteur (soi-disant Desfontaines). — Lettre du docteur Ferruginer à l'auteur (soi-disant Jean Gulliver, fils du capitaine Lemuel Gulliver du comté de Nottinghamshire et futur gendre du capitaine Harrington). — Approbation du censeur royal et Privilège du Roi. — Table des chapitres. [11 pages.]

Partie 1 : Relation du séjour de Jean Gulliver à l'île de Babilary. [19 pages.]

Partie 2 : Relations des séjours de Jean Gulliver à l'île de Tilibet et, par la suite, à l'île de Manouham. [18 pages.]

Partie 3 : Relation du séjour du capitaine Harrington à l'île des Bossus, puis celle de Jean Gulliver à l'île des États, et enfin une description des différentes îles de la Terre de Feu. [11 pages.]

Partie 4 : Relation du séjour de Jean Gulliver à l'île des Letalispons. [19 pages.]

[Notes]

1. L'Abbé Pierre-François Guyot Desfontaines, naquit à Rouen le 25 juin 1685, fut jésuite (rétiré définitivement de l'Ordre vers 1716), auteur prolifique et traducteur ; il mourut à Paris le 16 décembre 1745.

2. Pierre-François Guyot Desfontaines, Le Nouveau Gulliver ou Voyage de Jean Gulliver, fils du capitaine Gulliver, Paris, Clouzier et Le Breton, tome I et tome II, 1730.

3. Jonathan Swift (1667-1745), Travels into Several Remote Nations of the World, Londres, Motte, 1726 ; révisé et réimprimé comme Gulliver's Travels, Londres, Faulkner, 1735.

4. Jonathan Swift, Voyages de Gulliver, Paris, Guérin, tome I [parties I et II] et tome II [parties III et IV], 1727 ; préface et traduction de l'abbé Desfontaines.

5. Une mise en garde ? Si on est en train de «perdre la volonté de survivre», on pourrait tâcher de déchiffrer les calembours et les allusions enchâssés dans cet ouvrage de Desfontaines. Par exemple, au cours du séjour de Jean Gulliver à l'île des États, un jeune Hollandais raconte l'Histoire recente de l'île voisine des Poètes ; celui-ci est nommé Wanoüef. Or, Wanoüef º Van oeuf º À partir de l'œuf (en français) = Ab ovo (en latin), et donc une allusion à l'Ars Poetica d'Horace (au vers 147) ; également Hostoginam [François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778)], Bastippo (Gui-Auguste, le chevalier de Rohan-Chabot (1683-1760)], et ainsi de suite. D'autre part,...

6. Voici une carte du Chili :

Carte du Chili.

7. R. Peters' Home Page (en anglais).
[Juin 2006]