FAVERNEY, SON ABBAYE ET LE MIRACLE DES SAINTES-HOSTIES [Une monographe de M. l'abbé Louis Éberlé ; publiée par Valot, Luxeuil, 1915 ; transcrite et éditée par Dr Roger Peters.]

Introduction
Compte tenu de l'avancée inexorable de la science depuis la Renaissance, en passant par les Lumières, jusqu'à aujourd'hui, et inévitablement au-delà, il serait légitime de penser que la science soit la seule méthode pour expliquer notre monde, voire tous les mondes concevables. Néanmoins, la maxime de caveat infidelis doit être valable tant qu'il existe des événements surnaturels solidement documentés qui paraissent défier ce paradigme.

À la place d'honneur de tels événements peuvent être ceux présents à l'abbaye Notre-Dame de Faverney les 26 et 27 mai 1608, jours où les trois lois les plus certaines de la matière — celle du feu, de la pesanteur et du mouvement — ont été manifestement violées, comme l'abbé Éberlé lui-même constate dans cet extrait de son étude magistrale :

«..., à l'encontre de la double affirmation, soit de Littré qui a dit quelque part que «jamais miracle n'a lieu là où l'on pouvait l'observer à loisir», soit de Renan qui jadis proclama «qu'il n'y a jusqu'ici aucun miracle constaté», oui c'est bien ici que s'est produit un triple fait anormal, à savoir : la conservation des Saintes-Hosties au milieu des flammes, la suspension sans appui de l'ostensoir, et sa descente spontanée sur l'autel. Ce fait si extraordinaire est «observable», et il a été remarquablement «observé» par des milliers de personnes, et de tout près, et durant trente-trois heures consecutives. À ce fait observable et longuement observé on a appliqué sévèrement, selon l'opinion si judicieuse de M. le chanoine Laurent, toute la série complète et minutieuse des opérations de critique textuelle, de critique de provenance, et de critique d'interprétation. De plus, l'hostilité si connue des habitants de Faverney pour leurs moines relâchés et scandaleux, hostilité augmentée par leur négligence qui causa la destruction des tentures prêtées pour le reposoir brûlé, n'aurait pas manqué de signaler toute supercherie possible. Enfin, un total de cent sept témoins, témoins privés et témoins interrogés juridiquement, archiduc régnant aussi bien que présidents bisontin et dolois, dignitaires ecclésiastiques et civils, délégués épiscopaux et théologiens ou canonistes, archevêques titulaire ou suffragant et nonce apostolique, tous, devant l'autorité compétente ou pour l'histoire, ont déposé, écrit et signé ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont entendu, ce qu'ils ont cru touchant la triple merveille arrivée à Faverney les 26 et 27 mai 1608...»

Bien que le lecteur moderne puisse trouver détonnant ses commentaires concernant l'hérésie protestante (dans ce temps de plus en plus œcuménique), déconcertant son choix idiosyncratique de typographie, et regrettable aussi sa décision à mélanger les sources bibliographiques et les notes de bas de page (souvent fascinantes), de telles petites faiblesses n'altèrent pas sérieusement son œuvre qui fait réfléchir ; en outre, celles-ci sont plus que compensées par, entre autres aspects heureux, sa mine de sources primaires transcrites, son soin exceptionnel à permettre au lecteur de suivre le contexte et la suite des événements, et par dessus tout son objectivité de bon cœur.

Dans cette transcription, j'ai scrupuleusement respecté l'orthographe de l'auteur pour toutes les citations [si bizarres soient-elles : «côteaux...», «catholicisme ave sa famille...», «et et peut-être...», «enguirlandéés...», «pélerin...», «publicque regret ceulx...», et beaucoup d'autres encore], aussi bien que sa typographie : en revanche, pour le corps du texte, dans la mesure du possible et sans cérémonie, j'ai corrigé des erreurs non équivoques d'orthographe et de fait, réglé presque toutes les sources bibliographiques, et enfin ajouté une petite lexique et une carte.

La transcription complète (format A4, 265 pages ; 3 figures ; 1 carte), comme des documents liés, peut être téléchargée comme une archive zippée (dcon12fr.zip ; 615 kB) ou comme les fichiers montrés dans la table ci-dessous.

DIVERS : Frontispice. — Dédicace (à Mgr François-Léon Gauthey, archevêque de Besançon de 1910 à 1918). — Lettres d'approbation (de six ecclésiastiques distingués). — Lettre-Préface (de M. Jean Guiraud, ancien directeur de la Revue des Questions historiques). — Préface (de l'auteur M. l'abbé Louis Éberlé, curé d'Amance de 1889 à 1922). — Table des matières. — [Lexique.] — [Carte de la Franche-Comté.] [22 pages].

PREMIÈRE PARTIE : Origine historique de Faverney et de son abbaye.
Chapitre 1, Le bourg de Faverney et l'abbaye des Bénédictines [15 pages] ;
Chapitre 2, Les religieux bénédictins [27 pages].

DEUXIÈME PARTIE : L'église abbatiale de Faverney et la statue de Notre-Dame la Blanche.
Chapitre 1, L'église abbatiale de Faverney [8 pages] ;
Chapitre 2, La statue de Notre-Dame la Blanche [6 pages].

TROISIÈME PARTIE : Le Miracle des Saintes-Hosties conservées dans les flammes en 1608.
Chapitre 1, Invasion de l'hérésie protestante en Franche-Comté avant le miracle [11 pages] ;
Chapitre 2, Le miracle eucharistique de 1608 [26 pages] ;
Chapitre 3, Influence et fruits du miracle de 1608 [25 pages].

QUATRIÈME PARTIE : Les Bénédictins réformés et la Sainte-Hostie durant les XVIIe et XVIIIe siècles.
Chapitre 1, L'abbaye de Faverney depuis la Réforme jusqu'à la grande Révolution [33 pages] ;
Chapitre 2, Faverney et la Sainte-Hostie durant la période révolutionnaire [16 pages].

CINQUIÈME PARTIE : La Sainte-Hostie de Faverney depuis la grande Révolution jusqu'à nos jours.
Chapitre 1, La ville de Faverney et le rétablissement du culte de sa Sainte-Hostie [18 pages] ;
Chapitre 2, Le grand pèlerinage à la Sainte-Hostie en 1878 et le prélude de tous les congrès eucharistiques internationaux [17 pages] ;
Chapitre 3, Tricentenaire du Miracle de Faverney et le Congrès national eucharistique en 1908 [18 pages] ;
Épilogue, L'Abbaye et l'Église de Faverney en 1914-1915 [14 pages] ;
Appendice, Notice sur la confrérie de la Sainte-Hostie du Sacrement de Miracle. [6 pages]

[Notes]

1. Éberlé, L., Faverney, son abbaye et le miracle des Saintes-Hosties, Luxeuil, Valot, 1915.

2. Pierre-Louis Éberlé, naquit à Gray le 7 mai 1848, ordonna en 1874, auteur de La Confrérie du saint-suaire et de la croix pour la sépulture des pauvres à l'hôpital Saint-Jacques de Besançon (Besançon, Jacquin, 1886), ancien étudiant de l'éminent archiviste bisontin Jules Gauthier, fut curé d'Amance de 1889 à 1922 et mourut le 25 avril 1923.

3. Caveat infidelis : Que l'incroyant prenne garde.

4. Émile Littré (1801-1881), philologue, philosophe positiviste et traducteur, élu à l'Académie française le 30 décembre 1871 ; Ernest Renan (1823-1892), écrivain, historien, philologue et philosophe ; M. le chanoine Laurent, directeur de l'école supérieure de théologie au grand séminaire de Besançon.

5. Voici une carte de la région Franche-Comté :

Carte de la région Franche-Comté

6. R. Peters' Home Page (en anglais).
[Février 2007]